Je m’appelle Paul, j’ai 18 ans et je reviens d’un séjour de deux mois et demi à l’orphelinat de Grasi, en Lettonie. En novembre dernier, j’ai fait le choix d’interrompre mes études pendant quelques mois, lassé par les cours de micro-économie et avec la volonté de changer d’environnement, de m’éloigner du confort et de la monotonie de mon quotidien d’étudiant parisien pendant quelques temps. En somme, pour vivre une AVENTURE. Après avoir travaillé quelques semaines chez un fleuriste, je ressentais le besoin de partir à l’étranger et étancher ma soif de découvertes. De plus je voulais me rendre utile et aider si possible des personnes dans le besoin.
J’ai rencontré Christophe Alexandre qui m’a proposé de venir le rejoindre à Grasi et en un mois les formalités de départ étaient réglées. Ainsi, quand je parle de partir en Lettonie autour de moi, les gens s’exclament : « Quel Lettone-ment ! ». Pourquoi la Lettonie ? Premièrement parce que Grasi. En effet lorsque Christophe m’en a parlé, le fonctionnement de l’orphelinat et les valeurs qu’il véhicule m’ont immédiatement séduit. Ensuite pour l’exotisme du pays et enfin pour la part d’inconnu que réservait cette destination. Pour citer Christophe : « Ce n’est pas en choisissant un lieu où l’on trouve soleil, cocotiers et confort qu’on y est heureux ».
Je suis parti début janvier. L’accueil à Grasi a été très chaleureux malgré les -30°degrés matinaux. J’avais à ma disposition un appartement à proximité que j’ai partagé quelques temps avec des apprentis boulangers français en stage et des Suédois.
A l’orphelinat, j’ai beaucoup travaillé avec Normunds qui est un ancien jeune du village d’enfants qui s’occupe désormais de la ferme et des travaux extérieurs.
Nous visitions, nourrissions, soignions les animaux de la ferme deux fois par jour, il y avait toujours quelques petits travaux ou réparations à effectuer. Pendant le séjour j’ai eu également la chance d’assister à la naissance de quinze petits agneaux, ce qui est toujours un moment particulier dans une ferme.
Le but du voyage était bien sûr de passer du temps avec les enfants dans les maisons, pour simplement partager un moment mais aussi pour apporter un regard positif sur eux. De plus, j’ai eu l’opportunité de faire un petit film composé d’interviews des plus vieux de l’orphelinat, qui ont entre vingt-deux et vingt-cinq ans. J’ai passé avec eux beaucoup de temps et échangé facilement. En effet, les enfants ont une relation privilégiée avec la France et parlent français. En deux mois nous avons tissé une réelle amitié et j’espère garder contact avec eux.
L’ouverture d’esprit et la richesse intérieure de ces personnes mettent en valeur le travail du village d’enfants qui se démarque de la plupart des autres orphelinats lettons par l’attention portée sur CHAQUE jeune. L’intention de l’équipe est de montrer que, dans un pays ou les orphelins sont confrontés à l’alcoolisme, au chômage ou à la corruption, il est une manière de changer durablement le destin de ces vies brisées.
Je remercie du fond du cœur Christophe, Sandra, Jean et toute l’équipe de Grasi pour m’avoir permis de faire ce voyage extraordinaire qui va façonner ma vie future. Je tire de cette aventure beaucoup d’humilité et d’enseignements. J’ai passé dans cet orphelinat qui mérite le meilleur deux mois extraordinaires, où j’ai plus reçu que je n’ai apporté. Bonne fin d’année scolaire à tous les enfants et longue vie à Grasi !
Paul Facomprez, volontaire français.