C’est par une après-midi ensoleillée que nous avons quitté la France et décollé en direction de Riga, la capitale de la Lettonie. De cette ville et ce pays, nous ne connaissions pour ainsi dire pas grand-chose de plus que ce que nos cours de géographie nous avaient enseigné au lycée. La Lettonie est l’un des trois pays baltes et a intégré l’Union européenne en 2004. Elle se situe entre l’Estonie (au nord) et la Lituanie (au sud).
Avant de partir, certains d’entre nous avaient appris par une recherche rapide que la Lettonie a connu une croissance économique importante après la chute du communisme et qu’elle rentrera dans la zone euro en janvier 2014. D’autres avaient même commencé à apprendre quelques mots en letton, non pas tant pour savoir se débrouiller là-bas – qui le pourrait avec à peine plus de dix mots de vocabulaire ? – que pour commencer à s’adapter à la culture et à la mentalité de ce pays. Nous avions très envie d’en apprendre davantage sur ce pays et ses habitants. C’est ainsi que, les yeux grands ouverts, nous avons atterri à Riga, la perle de la Baltique.
Nous, c’est un petit groupe d’une dizaine d’étudiants, de provenances diverses, et unis dans un même objectif : aller prêter main forte à l’orphelinat de Grasi pendant deux semaines au mois de juillet 2013. À vrai dire, nous ne savions pas très bien ce qui nous attendait, mais ce que nous souhaitions surtout, c’était pouvoir rendre service aux orphelins (ils sont une trentaine à Grasi). C’est donc par une belle journée de juillet, au ciel bleu et à la température presque parfaite, après une petite visite de Riga la veille, que nous avons débarqué à Grasi, dans ce que l’on appelle aussi « le village d’enfants ». Comme une bonne partie de ces enfants étaient alors en vacances, nous avons eu la chance de pouvoir loger dans deux des maisons qu’ils occupent habituellement et que Sandra, la directrice (francophone…) de l’orphelinat, avait très aimablement mises à notre disposition
Nous qui étions venus pour aider les orphelins avons eu la petite déception de ne pas voir tout de suite ceux qui étaient restés cet été (les plus petits). Ils étaient en excursion et sont rentrés quelques jours après notre arrivée. Cela nous a laissé le temps de leur préparer une plage de sable fin au bord d’un petit lac pour qu’ils puissent se baigner pendant l’été. Ils en ont bien profité, surtout vers la fin de notre séjour, quand le beau temps, qui nous avait quittés entre temps, est revenu. Cela nous a vraiment fait très plaisir de voir que nos modestes efforts leurs avaient été utiles.
Sous la direction de Normunds, un ancien pensionnaire de l’orphelinat, nous nous sommes attelés à la tâche avec enthousiasme. Au programme, divers travaux d’entretien et de rénovation de la propriété, sur laquelle se trouve, en plus des logements des orphelins, un hôtel et une ferme. Cette alliance qui peut paraître surprenante assure un revenu à l’orphelinat et permet d’apprendre un métier à quelques-uns des orphelins.
Certains d’entre nous ont construit une clôture autour d’un petit lac pour protéger les enfants, d’autres se sont occupés des animaux de la ferme, d’autres encore ont préparé du bois pour l’hiver. Au fil des jours, nous avons tous touché un peu à tout : planter les piquets de la clôture, mettre les moutons dans l’étable (pas si facile… surtout qu’un mouton est un animal parfois vraiment têtu !), tailler à la hache des troncs d’arbres pour en faire des bûches acceptables pour cet hiver, etc.
Des travaux très simples, en somme ! Très simples, mais fatigants … Au fil des heures, des jours, alors que l’enthousiasme retombait petit à petit devant la monotonie du travail, certains ont pu voir l’ombre du découragement pointer le bout de son nez et commencer à obscurcir leur horizon. Et puis cette question : « qu’est-ce que je fais ici, à planter des pieux dans la terre, dans cette terre qui n’est pas la mienne, alors que je pourrais être chez moi, à faire comme mes amis qui profitent bien tranquillement de leurs vacances ? » C’est à ce moment qu’il faut se reprendre, chasser les nuages bien dangereux du désenchantement, pour que brille plutôt le soleil de la joie de servir les petits orphelins. Ce n’est pas si difficile, et puis le sourire des enfants possède à cet égard un mystérieux pouvoir…
C’est ainsi que se sont déroulés ces quinze jours, à toute vitesse. Nous avions bien avant de partir le pressentiment que nous recevrions davantage que nous donnerions. Nous en avons eu la confirmation. Nous étions prévenus !
Enfin, last but not least, nous remercions Sandra Stade, la directrice, Christophe Alexandre, le fondateur, et toute l’équipe du village d’enfants, pour leur chaleureux accueil. A la fin de ce bref témoignage-souvenir, nos pensées se tournent vers les petits orphelins auxquels nous souhaitons un avenir radieux plein du bonheur dont ils auront su faire l’expérience au village d’enfants.
Yann
La plage que nous avons réalisée pour les enfants. Photo prise en octobre
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